Références
Sainte Parascève LOT 44
Sainte Parascève vécu à la fin du IIIe - début IVe à l'époque de Dioclétien. Elle naquit à Iconie, ville d'Asie Mineure et fut le seul enfant de gens très honnêtes. Très jeune, elle décida de ne jamais connaître d'hommes et de consacrer sa vie à la foi chrétienne, la propageant parmi ses compatriotes païens. En raison de cet engagement, elle fut appelée par le chef de la région, l'higémon. La menaçant de torture, ce dernier voulu l'obliger à adorer les idoles. Sainte Parascève refusa. Elle fut torturée de manière sauvage mais, à chaque fois, la Vierge lui porta secours et guérit ses plaies. Voyant qu'on ne pourrait pas la tuer de cette manière, l’empereur ordonna de lui couper la tête.
La grande martyre est fêtée le 28 octobre. Appelée en grec Paraskevi, en russe, Piatnitza, Piatina, Piatnaïa, son nom vient de vendredi, jour de sa naissance mais aussi jour de marché, ce qui fait de cette sainte la protectrice des marchants et des voleurs, des vaches, des sources, et aussi la guérisseuse de divers handicaps. De plus, comme le jour de sa naissance correspond à celui de la Crucifixion du Christ, son personnage fut entouré de grand mystère dans la croyance populaire. Ainsi, en son honneur, le vendredi, les femmes jeûnaient et évitaient de travailler ou d'exécuter des tâches lourdes; ce jour fut également considéré comme le plus propice pour tout acte de voyance (S.V. Bulgakov, 1900, Polny, 1900, Zitija, 1991, Zitija, 1961)
Par ailleurs, toutes les grandes fêtes de l'Eglise orthodoxe ont lieu le vendredi : Vendredi Saint, l'Annonciation, l'Entrée à Jérusalem, l'Ascension, le Jour de la Sainte Trinité, la Naissance de Saint Jean-Baptiste etc. Ainsi, dans la littérature apocryphe russe, on lit : « Celui qui vénère le premier vendredi, ne mourra jamais de mort subite, celui qui vénère le deuxième vendredi sera toujours protégé des ennemis... et celui qui vénère le douzième vendredi, aura son nom écrit dans le livre sacré de Dieu » (S.V. Bulgakov, 1900). Il est intéressant de noter que, dans ce texte, le vendredi n'est pas vénéré uniquement à cause de la mort du Christ, mais il est saint en soi. Par conséquent, dans la mentalité populaire, saint Parascève devient la personnification parfaite de ce vendredi et jouit d'un culte particulièrement fervent.
Une autre Sainte Parascève, appelée Petka, nom provenant aussi de vendredi, vécut au XIe. Née dans la ville d'Epivat aujourd'hui en Turquie, à l'époque la Serbie, elle consacra entièrement sa vie à Dieu. Après sa mort, elle accomplit beaucoup de miracles essentiellement sur le territoire des Balkans, raison pour laquelle Bulgares et Serbes, même aujourd'hui, n'arrivent pas à se la partager. Fêtée le 14 octobre, elle est qualifiée comme « Bienheureuse ».
La troisième Sainte Parascève, martyre de la ville de Rome vécut au IIe. Elle est fêtée le 25 juillet.
La dernière Sainte Parascève est aussi une martyre dont la fête a lieu le 20 mars. Nous n'avons pas beaucoup de données biographiques à son sujet. Elle est citée dans les manuels de peintres d'icônes comme étant la soeur de la samaritaine Photine.
Les iconographies des quatre saintes sont très proches et souvent même confondues et ce fait rend difficile l'identification de la sainte représenté. (M. Lazovic, 1974)
Littérature :
S.V. Bulgakov, Nastol'naja kniga dljy svesteno-cerkovno-sluzitelej, Khar'kov, 1900, p. 392-394
Polny pravoslavny encoklopediceskij slovar', Saint-Petersbourg, 1900, t. II, p. 1946
Zitija na svetitelite, Sofia, 1991, p. 541-542
Zitija svetih, Belgrade, 1961, p. 860
M. Lazovic, Icônes d'une collection privée, Genève, 1974, p. 37